La toile ne ment pas : pourquoi je peins pour dire ce que je ne peux pas taire
Dans un monde saturé d’images numériques, d’intelligences artificielles qui génèrent à la chaîne, de filtres qui lissent tout, la peinture reste pour moi un acte brut. Lent. Vivant. Je suis peintre figuratif. Et je défends une peinture qui ne cherche pas à séduire, mais à dire. Une peinture qui ne triche pas. Car au fond, la toile ne ment jamais.
La toile, miroir des vérités qu’on tait
On peut s’appliquer. Composer. Soigner une pose, lisser un fond, reprendre un trait. Mais la toile, elle, ne se laisse pas manipuler longtemps. Elle garde en elle quelque chose de plus profond que l’intention : le geste, le doute, le moment.
Elle révèle ce qu’on ne sait pas dire. Elle dit l’hésitation d’un matin gris, l’agacement d’une fatigue, la joie discrète d’une lumière retrouvée. Elle dit le corps tendu, l’absence, la mémoire. Elle est un sismographe. Un capteur d’âme. Elle garde la trace de ce que j’étais, à l’instant où je peignais.
Je ne peins pas pour décorer
J’entends parfois : « Cette toile irait bien dans un salon moderne. » Peut-être. Mais ce n’est pas ça que je cherche. Je ne peins pas pour orner. Je peins pour déposer. Pour interroger. Pour déposer un silence, un visage, un élan perdu ou une faille intime. Je peins parce que je n’ai pas trouvé mieux pour rester debout.
Et souvent, ce qui émerge n’est pas décoratif. C’est rugueux, ambigu, bancal. Mais c’est ça qui me tient. Je ne veux pas d’une peinture qui mentirait pour plaire. Je veux une peinture qui résiste. Qui dit “je” avec ses bégaiements et ses ombres.
Refuser le faux-semblant
Dans le monde de l’art contemporain, beaucoup d’œuvres semblent optimisées. Lissées. Conceptuellement solides, mais émotionnellement creuses. Je ne dis pas qu’elles sont fausses, mais je dis qu’elles ne prennent pas le risque.
Celui de l’intime. Du déséquilibre. De l’exposition sincère.
Moi, je montre ce que je suis. Pas toujours de manière explicite, mais toujours de manière vraie. Je montre mes tentatives, mes absences, mes figures silencieuses. Je montre ce que je ne sais pas résoudre. Et parfois, c’est ça qui touche le plus.
Une peinture incarnée, même maladroite
Je préfère une main ratée mais juste à une silhouette parfaite et froide. Je préfère un regard flou mais vivant à un œil trop bien dessiné. Parce que la justesse ne se mesure pas au trait, mais à la tension qu’il contient.
Je cherche une peinture habitée. Par un corps, par une pensée, par une émotion. Je cherche le frémissement, pas l’effet. Et je crois que les collectionneurs qui s’arrêtent devant mes toiles le sentent. Ils sentent que ce n’est pas du design. C’est du vécu. Du sensible. Du risqué.
Peindre, c’est dire autrement
Je ne suis pas écrivain. Mais je raconte. À ma façon. En gestes, en pigments, en silences. Chaque toile est un fragment de récit que je ne peux pas dire autrement. Et parfois, le regard d’un inconnu vient compléter la phrase. C’est ce lien-là que je cherche. Ce moment fragile où la toile devient plus que moi.
Il n’y a pas d’explication à donner. Seulement une présence. Une résonance. Un vertige. Et c’est dans ce vertige que je me tiens.
Conclusion : la toile dit le vrai
Alors oui, je choisis la lenteur. L’hésitation. L’imperfection. Je choisis de ne pas tout savoir. De me perdre parfois. De recommencer. Parce que c’est là que ça vit. Parce que c’est là que la toile devient plus qu’un objet : elle devient un espace où l’on peut se reconnaître, se heurter, se retrouver.
La toile ne ment pas. Et moi non plus.
Questions fréquentes
-
Parce qu’elle enregistre les gestes, les émotions, les tensions du moment. Une toile garde la trace de ce qui a été vécu dans l’acte de peindre. Elle ne peut pas tricher.
-
C’est une manière de rester vivant, de chercher un sens, de dire ce que les mots ne peuvent pas exprimer. C’est une manière d’entrer en relation, sans bruit.
-
Oui, toutes mes œuvres sont visibles dans la section « Les toiles », avec la possibilité de me contacter ou de faire une offre.
découvrir ma démarche artistique et lire aussi artiste cherche boussole…